Section juridictionnelle

Informations sur la décision

Contenu de la décision

Commission daccès à linformation du Québec Dossier : 06 10 18 Date : Le 11 octobre 2007 Commissaire : M e Hélène Grenier VILLE DE MONTRÉAL Organisme c. X Intimée DÉCISION OBJET DEMANDE DAUTORISATION DE NE PAS TENIR COMPTE DUNE DEMANDE ABUSIVE en vertu de larticle 137.1 de la Loi sur laccès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels 1 . [1] Le 16 juin 2006, lorganisme (Arrondissement dAnjou), par lentremise de son responsable substitut de laccès aux documents, sadresse à la Commission daccès à linformation (la Commission) pour quelle lautorise à ne pas tenir compte dune demande daccès que lintimée a datée du 6 juin 2006. 1 L.R.Q., c. A-2.1, ci-après appelée « Loi sur laccès ».
06 10 18 Page : 2 [2] La demande daccès du 6 juin 2006, jointe à la requête de lorganisme, vise lobtention : des « documents, mandat et exécutions des travaux, coûts » renseignant sur les détails dune correction de 83,28 $ portée au compte de taxes de lintimée concernant des améliorations locales; des « documents, mandat et détails des travaux exécutés, coûts et dépenses reliées aux réparations » effectuées pour régler le problème de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort. AUDIENCE A) PREUVE i) De lorganisme [3] Lavocate de lorganisme dépose la correspondance que lintimée et lorganisme se sont échangée depuis 2003 (RO-1 à RO-13) de même que la requête que lorganisme présente à la Commission (RO-14). Témoignage de madame Marie-Thérèse Stephen : [4] Madame Marie-Thérèse Stephen témoigne sous serment. Elle est membre du personnel de lorganisme (Arrondissement dAnjou) depuis 28 ans. Elle exerce les fonctions de directrice des affaires publiques et du greffe, de secrétaire intérimaire du conseil darrondissement et, depuis le début de lannée 2007, de responsable substitut de laccès aux documents en remplacement de monsieur Michel Landry qui a été membre du personnel de lorganisme (Arrondissement dAnjou) durant environ 30 années. [5] Madame Stephen a pris connaissance de la requête que son prédécesseur a adressée à la Commission le 16 juin 2006 concernant la demande daccès du 6 juin 2006. Elle connaît le dossier de lintimée et elle le présente chronologiquement à laide de la correspondance précitée (RO-1 à RO-13). [6] Le 17 juin 2003, lintimée sadresse au maire de lArrondissement dAnjou (RO-1) pour, entre autre : obtenir « une confirmation (par écrit) de la compagnie qui a fait les tests (de sol : environnemental et capacité portante) pour le 7260 (rue de Beaufort). Ou un plan qui couvre le test qui a été fait;
06 10 18 Page : 3 être informée de « ce que larrondissement (Anjou) a lintention de faire pour obliger (le promoteur) de laisser quelques terrains de stationnement pour les visiteurs (du 7260 rue de Beaufort) …». [7] Lorganisme lui répondra en lui expédiant une copie de la lettre que monsieur Robert Généreux, directeur de la Direction de laménagement urbain et des services aux entreprises (Arrondissement dAnjou), adresse à Construction Louisbourg Ltée le 26 août 2003 (RO-2). À la connaissance de madame Stephen, lorganisme ne transmet alors aucun autre document à lintimée. La Commission note que cette lettre concerne des travaux correctifs qui doivent être exécutés rue de Beaufort en vertu du contrat 2000-13, travaux qui consistent à abaisser le pavage et une section du trottoir; dans cette lettre, monsieur Généreux précise que lentrepreneur doit exécuter ces travaux à ses frais considérant que le plan initial na pas été suivi. [8] Le 26 janvier 2004, lintimée sadresse au maire de lArrondissement dAnjou (RO-3) pour le remercier davoir fait « refaire la réfection de lentrée de notre garage au 7260 rue de Beaufort ». Elle demande cependant pourquoi lorganisme lui a donné des versions différentes lorsquelle a voulu savoir de qui relevait lexécution de ces travaux. Elle rappelle quà plusieurs reprises, le maire et les directeurs de cet arrondissement lui ont dit que ce problème ne relevait pas de lorganisme mais bien du promoteur; elle rappelle aussi au maire quil lui avait promis, même si ce problème ne relevait pas de lorganisme, que lorganisme ferait quelque chose pour le régler. Elle ajoute avoir récemment appris de lun des directeurs de lorganisme que ce problème relevait de lentreprise qui « avait fait la rue ». [9] Le 6 février 2004, lintimée sadresse au maire de lArrondissement dAnjou (RO-4) pour lui mentionner quà la suite de sa lettre du 26 janvier précédent, le directeur de cet arrondissement avait laissé un message sur son répondeur et demandait quelle le rappelle. Lintimée précise alors quelle préférait recevoir une réponse à ses questions par courrier. [10] Le 11 février 2004, le maire de lArrondissement dAnjou écrit à lIntimée (RO-5) pour « clarifier certains aspects de votre récente correspondance. » Il indique que les démarches de lorganisme en vue de lui parler ont été vaines. Il explique, entre autres, que les interventions de lorganisme ont permis de régler un problème important daccès au garage du 7260 rue de Beaufort bien que lorganisme nait aucune responsabilité tant dans la conception des plans de construction que dans la surveillance des travaux; il ajoute ne pas comprendre linsatisfaction de lintimée devant le succès obtenu à cet égard. Il dit constater que les efforts de lorganisme ne sont pas appréciés à leur juste mérite et que
06 10 18 Page : 4 lintimée continue de lui soumettre les griefs quelle a avec le promoteur et qui ne relèvent pas de lorganisme. Il écrit enfin : « Nous tenons à vous souligner que larrondissement dAnjou souhaite vous venir en aide, mais dans les limites de ses compétences et de ses ressources. Vos demandes vont bien au-delà de ces paramètres. Je vous invite à communiquer avec ma secrétaire si vous souhaitez une rencontre pour discuter davantage de la question. » [11] À la connaissance de madame Stephen, lorganisme ne transmet aucun document avec la lettre du 11 février 2004 parce quil ne détient aucun document qui réponde aux demandes de lintimée. [12] Le 17 février 2004, lintimée réagit (RO-6) à la lettre que le maire de lArrondissement dAnjou lui avait adressée le 11 février précédent; elle lui explique, motifs à lappui, quelle ne peut comprendre ses explications. Elle reconnaît avoir refusé de retourner les appels du directeur de lArrondissement dAnjou parce quelle croit que lorganisme peut lui donner des renseignements écrits pour éclaircir certains points. Elle décline expressément linvitation à une rencontre pour discuter davantage, le temps lui manquant ajoute-t-elle, et elle réitère vouloir obtenir les renseignements demandés par écrit. Elle précise que : « Il faudrait comprendre au départ que jai eu à prendre un avocat pour régler le litige (avec le promoteur) et cest ce qui a motivé ma démarche auprès de vous car je ne pouvais avoir 2 versions des faits [13] Selon ce quaffirme madame Stephen, les renseignements demandés ne sont pas communiqués à lintimée parce que lorganisme ne les détient pas. [14] Le 30 mai 2004, lintimée sadresse (RO-7) au maire de lArrondissement dAnjou pour résumer la rencontre quelle a eue le 30 mars 2004 avec monsieur Généreux, directeur de la Direction de laménagement urbain et des services aux entreprises de cet arrondissement. Elle affirme, notamment, avoir accepté cette rencontre pour sassurer davoir une seule version des faits qui la renseigne sur la personne responsable des travaux correctifs incluant la réfection de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort; elle reconnaît que le maire lui avait déjà confirmé que lorganisme navait pas assumé le coût de ces travaux et quil lui avait remis la lettre que monsieur Généreux avait adressée à Construction Louisbourg Ltée le 26 août 2003 (RO-2) afin que cet entrepreneur exécute les travaux correctifs et quil le fasse à ses frais.
06 10 18 Page : 5 [15] Lintimée sadresse aussi verbalement à lorganisme en 2006 pour obtenir des renseignements concernant la taxe daméliorations locales. Selon la fiche de communication préparée concernant lentretien téléphonique qui a alors eu lieu (RO-8, en liasse), une représentante de lorganisme répond verbalement à lintimée que, contrairement à ce que lintimée croit, ni elle ni les contribuables ne payent pour les travaux correctifs qui ont été apportés rue de Beaufort et qui résultaient des déficiences de lentrepreneur (RO-2). La représentante de lorganisme linforme enfin concernant le montant de 83,28 $ inscrit sur son compte de taxes 2006; elle lui explique que cette somme « résulte dune erreur survenue dans le bassin de taxation lors de limposition originale du règlement en 2002. » Elle note ne pas avoir pu continuer de sentretenir avec lintimée parce que celle-ci nétait pas satisfaite des réponses qui lui étaient données et avoir remis le dossier de lintimée à madame Stephen qui a communiqué avec elle. [16] Ces explications verbales (RO-8, en liasse) sont suivies dune demande que lintimée adresse au responsable substitut de laccès aux documents de lorganisme le 17 mars 2006 et dont le responsable accuse réception le 20 mars suivant (RO-9, en liasse). Cette demande porte sur la dernière correction « commandée » par le maire de lArrondissement dAnjou au sujet du problème de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort. Lintimée indique que lorganisme lui a confirmé dès 2002 que ce problème relevait du promoteur et que le maire de lArrondissement dAnjou lui en avait expliqué les détails. Elle écrit : « On ne peut me blâmer de refuser de payer des taxes damélioration additionnelles pour faire corriger un problème qui ne relève pas de la ville. Combien nous coûte les derniers travaux pour corriger le problème de lentrée du garage ? ». [17] Le 30 mars 2006, le responsable substitut aux documents de lorganisme donne suite (RO-10, en liasse) à la demande du 17 mars précédent. Il joint à sa réponse copie de la lettre que monsieur Robert Généreux lui a adressée le 22 mars 2006 et dans laquelle monsieur Généreux écrit essentiellement que : « La présente est pour confirmer une fois de plus et ce, à titre dingénieur, […] que les citoyens de lavenue de Beaufort ne paient aucune taxe et aucun coût que ce soit pour la réparation des déficiences que lentrepreneur Les Constructions Louisbourg ltée a effectuée sur cette avenue.
06 10 18 Page : 6 À cet effet, aucune facture na été acheminée à la trésorerie de larrondissement pour le paiement de ces travaux. Ils font partie dune déficience qui a été réparée contractuellement par lentrepreneur. » [18] À la connaissance de madame Stephen, le responsable ne transmet alors aucun document autre que cette lettre du 22 mars 2006 avec sa réponse. [19] Le 7 avril 2006, lintimée réagit à la réponse du responsable substitut en sadressant au directeur de lArrondissement dAnjou, monsieur Jacques Rioux (RO-11, en liasse). Référant, notamment, aux démarches effectuées et aux différents renseignements obtenus, elle demande des explications détaillées concernant la correction de 83, 28 $ portée à son compte de taxes de lannée 2006 : « Les détails des taxes 2005 de 83.28 $ couvre[nt] quoi ? Améliorations locales lesquelles. » Référant également aux renseignements qui lui ont été donnés concernant les travaux correctifs qui ont été exécutés par un entrepreneur en 2003 et en 2005 (incluant la réfection de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort), elle demande à nouveau des explications, à savoir : « Si la Ville et les propriétaires ne paient pas pour les travaux, comment expliquer quun contracteur aurait fait une réparation pour la Ville sur un terrain privé sans être payé ? ». [20] À la connaissance de madame Stephen, lorganisme ne détient pas de documents qui comprennent les explications demandées le 7 avril 2006; madame Stephen précise que lintimée avait joint à sa lettre du 7 avril 2006 une copie de la lettre du 26 août 2003 (RO-2), de sa demande daccès du 17 mars 2006 (RO-9) et de la réponse du responsable substitut de laccès (RO-10, en liasse) à cette demande. [21] Le 7 juin 2006, monsieur Jacques Rioux répond à une communication de lintimée effectuée le 5 juin précédent. Il écrit, essentiellement (RO-12) : « Dans les circonstances, nous nous voyons obligés de vous répondre par écrit que larrondissement dAnjou ne peut pas ajouter davantage aux explications qui vous ont déjà été fournies au cours des deux dernières années, que ce soit par écrit ou verbalement. […].
06 10 18 Page : 7 Il ne fait maintenant aucun doute pour larrondissement dAnjou que dorénavant, et à compter de ce jour, tout ce que larrondissement pouvait faire pour vous a déjà été accompli, dans certains cas bien au-delà de ce que la Loi prévoit. Il est par ailleurs très clair que nous sommes bien fondés, du point de vue juridique, à ne plus répondre à vos questions portant directement ou indirectement sur les difficultés auxquelles vous êtes confrontée, et qui ne concernent pas larrondissement dAnjou, mais plutôt le promoteur immobilier et/ou lentrepreneur général avec lequel ce dernier a fait affaires pour la construction de limmeuble que vous habitez, tel que nous vous lavons répété au cours des ans. Ces problèmes sont de nature privée et rien dans la loi ne nous oblige à y donner suite. Bien au-delà de ces considérations reliées à votre cas, nous devons aussi tenir compte du fait que les ressources limitées dont dispose larrondissement ont déjà et largement été mises à contribution pour vous aider à trouver une solution à vos problèmes dordre privé. Les exigences contemporaines dune saine gestion des fonds publics nous commandent maintenant, après mûre réflexion, de cesser de consacrer temps et énergie à vous répéter les mêmes choses, et cest ce que nous faisons, bien à regret, dès aujourdhui. »
06 10 18 Page : 8 [22] Le 6 juin 2006, lintimée adresse une demande daccès (RO-13) pour obtenir les renseignements suivants : « Première demande Compte de taxe[s] : Les détails des taxes 2005 de $ 83.28 que nous devrons payer pour 20 ans. On nous avise améliorations locales tout simplement et qui ne veut rien dire notre édifice date 2002. Demande documents, mandat et exécutions des travaux, coûts. Deuxième demande Réparations entrée garage du 7260 De Beaufort : Les Constructions Louisbourg Ltée a fait des réparations pour des déficiences à deux reprises pour lArrondissement dAnjou afin de régler le problème de lentrée du garage. Réparations effectuées : 1 er fois : 2003 Sur le terrain de la Ville a) Tassant le trottoir de 8-9 pouces vers la rue b) Changement dégout pour un plus gros. Sans pouvoir corriger le problème de lentrée. 2 e fois : 2005 Sur le terrain de la Ville a) Tassant le trottoir de 2-3 pieds vers la rue et en même temps Sur terrain privé 7260 b) On a refait lentrée du garage au complet jusquà la porte du garage. Sans régler totalement le problème de lentrée. […] La réponse de Monsieur Généreux à ma question étant inacceptable au départ : « Que les travaux nont rien coûté à la Ville et aux propriétaires ». Comment expliquer quun contracteur aurait fait une réparation pour la ville sur un terrain privé sans être payé? Les contracteurs exécutent les travaux commandés par la Ville (sans poser de questions) et cest normal.
06 10 18 Page : 9 Pour les travaux exécutés ci-haut mentionnés, jaimerais obtenir pour chacun des travaux les documents, le mandat et détails des travaux exécutés, les coûts et dépenses reliés aux réparations. » [23] Selon madame Stephen, cette demande daccès est, dune part, une répétition de demandes antérieures qui ne concernaient pas des documents. À la connaissance de madame Stephen, lorganisme ne détient pas les renseignements visés au dernier alinéa de cette demande. [24] De lavis de madame Stephen, répondre aux demandes de lintimée exige que des documents détaillés soient créés et que des calculs soient effectués, calculs que les logiciels de lorganisme ne permettent pas de faire. [25] Lorsque Madame Stephen a rencontré lintimée pour la première fois, elle lui a montré des documents et elle a fait des appels pour elle. Elle na pu lui fournir les renseignements détaillés demandés que même une équipe de recherche naurait pu trouver. Témoignage de monsieur Jacques Rioux : [26] Monsieur Jacques Rioux témoigne sous serment. Il est membre du personnel de lorganisme depuis 30 ans; il exerce la fonction de directeur de lArrondissement dAnjou après avoir été directeur général de Ville dAnjou. [27] Monsieur Rioux connaît les demandes que lintimée a adressées à lorganisme depuis 2003. À sa connaissance, lintimée a dabord voulu obtenir des plans de larchitecture de limmeuble (7260 rue de Beaufort) et savoir si le terrain avait été vérifié. Une fois limmeuble construit, la descente du garage de cet immeuble de même que la hauteur du trottoir situé devant cette descente ont présenté un problème qui a suscité des demandes de renseignements de la part de lintimée. Une correction apportée à son compte de taxes et concernant les améliorations locales a également suscité des demandes dexplications de la part de lintimée. [28] Lorganisme a fait exécuter des travaux pour corriger le problème de lentrée de garage de même que celui de la hauteur du trottoir qui relevait partiellement de lorganisme; ces travaux ont été réalisés après que des personnes, incluant lintimée, aient fait des représentations auprès de lorganisme.
06 10 18 Page : 10 [29] Les travaux réalisés pour corriger lentrée de garage ont été assumés par lentrepreneur; les travaux réalisés pour corriger la hauteur du trottoir ont été assumés par lArrondissement. [30] Lorganisme ne détient aucun document qui réponde aux demandes dexplications formulées par lintimée concernant la correction de 83,28 $ apportée à son compte de taxes municipales. Cette correction a été effectuée à la suite dune erreur attribuable au service du revenu de lorganisme pour lannée 2005; elle vise plusieurs résidents de la rue de Beaufort. Cette correction na aucun lien avec les travaux qui ont été réalisés pour corriger les problèmes de lentrée du garage et du trottoir précités. [31] Lorganisme ne détient pas de documents qui expliquent les coûts des travaux correctifs apportés à lentrée du garage et du trottoir. [32] Lorganisme a fait plus que ce qui était demandé pour répondre aux demandes de lintimée. Ces demandes (RO-1 à RO-13) visent sensiblement les mêmes renseignements, exception faite des questions relatives aux tests de sol et aux plans architecturaux qui ne relèvent pas de lorganisme. [33] En contre-interrogatoire, monsieur Rioux réaffirme que lentrepreneur a assumé les travaux qui ont été exécutés pour corriger lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort. Ces travaux correctifs résultaient de lerreur de cet entrepreneur; lorganisme lui a demandé de les effectuer. Les frais relatifs au déplacement du trottoir ont été assumés par lorganisme la première fois; ils ont été assumés par lentrepreneur fautif la deuxième fois. ii) De lintimée [34] Lintimée témoigne sous serment. [35] Les seules démarches quelle ait faites auprès de lorganisme ne visaient que le problème de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort. Elle revenait à la charge auprès de lorganisme à cause de ce problème. Elle a voulu savoir qui, chez lorganisme, avait approuvé le plan de limmeuble; elle a appris que lorganisme ne vérifiait pas les travaux de construction. [36] À sa connaissance, lorganisme a déplacé le trottoir pour permettre à lentrepreneur de corriger la descente de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort; lentrepreneur aurait par la suite échoué.
06 10 18 Page : 11 [37] Lorganisme lui a expliqué que le problème de la descente de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort ne relevait pas de lui mais bien de lentrepreneur. [38] Le maire de lArrondissement dAnjou ainsi que les directeurs Rioux et Généreux se sont présentés sur les lieux pour examiner le problème de la descente de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort; lintimée, qui les a alors rencontrés, a compris des propos du maire que lorganisme assumerait les travaux de correction pour régler ce problème, et ce, quelle quen soit la cause. Des travaux correctifs ont par la suite été exécutés. [39] Lintimée a reçu son compte de taxes peu de temps après; une correction de 83,28 $, récurrente durant une période de 20 ans, y était apportée. Lintimée a associé cette correction aux travaux exécutés pour corriger la descente de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort. [40] Elle dit apprendre, au cours de laudience, que cest lentrepreneur, et non lorganisme, qui a assumé le coût des travaux de correction de la descente de lentrée du garage. B) REPRÉSENTATIONS i) De lorganisme [41] La demande du 6 juin 2006 (RO-13) reprend essentiellement toutes les demandes dexplications de lintimée depuis 2003. [42] La preuve démontre que les réponses que lorganisme lui a données (RO-1 à RO-13) ne la satisfont pas. [43] La preuve démontre que la correction de 83,28 $ apportée au compte de taxes de lintimée na aucun lien avec les travaux correctifs apportés à lentrée du garage de limmeuble situé au 7260 de Beaufort et au trottoir situé devant cet immeuble. [44] La preuve démontre que lintimée a répété ses demandes dexplications sur le même sujet alors que lorganisme lui indiquait quaucun document pouvant y répondre nétait détenu. [45] Lorganisme na pas à créer des documents pour répondre aux demandes de lintimée.
06 10 18 Page : 12 ii) De lintimée [46] Lintimée a reçu un compte de taxes qui, selon elle, était exagéré, ce qui la motivée à poser des questions pour avoir les documents qui la renseignent sur les coûts de la correction apportée à lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort, qui identifient la personne qui avait assumé ces coûts et qui démontrent quelle ne les avait pas elle-même assumés. [47] Elle narrive pas à comprendre pourquoi monsieur Rioux ne lui a pas dit avant laudience devant la Commission que lorganisme navait pas assumé ces coûts. Si elle lavait su, elle aurait cessé ses démarches auprès de lorganisme. DÉCISION [48] La requête de lorganisme est présentée à la Commission en vertu de larticle 137.1 de la Loi sur laccès entré en vigueur le 14 juin 2006 : 137.1. La Commission peut autoriser un organisme public à ne pas tenir compte de demandes manifestement abusives par leur nombre, leur caractère répétitif ou leur caractère systématique ou d'une demande dont le traitement serait susceptible de nuire sérieusement aux activités de l'organisme. Il en est de même lorsque, de l'avis de la Commission, ces demandes ne sont pas conformes à l'objet des dispositions de la présente loi sur la protection des renseignements personnels. [49] Cette requête vise la demande daccès du 6 juin 2006 (RO-13) en vertu de laquelle lintimée écrit pour obtenir les renseignements suivants : « Première demande Compte de taxe[s] : Les détails des taxes 2005 de $ 83.28 que nous devrons payer pour 20 ans. On nous avise améliorations locales tout simplement et qui ne veut rien dire notre édifice date 2002. Demande documents, mandat et exécutions des travaux, coûts.
06 10 18 Page : 13 Deuxième demande Réparations entrée garage du 7260 De Beaufort : Les Constructions Louisbourg Ltée a fait des réparations pour des déficiences à deux reprises pour lArrondissement dAnjou afin de régler le problème de lentrée du garage. Réparations effectuées : 1 er fois : 2003 Sur le terrain de la Ville a) Tassant le trottoir de 8-9 pouces vers la rue b) Changement dégout pour un plus gros. Sans pouvoir corriger le problème de lentrée. 2 e fois : 2005 Sur le terrain de la Ville a) Tassant le trottoir de 2-3 pieds vers la rue et en même temps Sur terrain privé 7260 b) On a refait lentrée du garage au complet jusquà la porte du garage. Sans régler totalement le problème de lentrée. […] La réponse de Monsieur Généreux à ma question étant inacceptable au départ : « Que les travaux nont rien coûté à la Ville et aux propriétaires ». Comment expliquer quun contracteur aurait fait une réparation pour la ville sur un terrain privé sans être payé? Les contracteurs exécutent les travaux commandés par la Ville (sans poser de questions) et cest normal. Pour les travaux exécutés ci-haut mentionnés, jaimerais obtenir pour chacun des travaux les documents, le mandat et détails des travaux exécutés, les coûts et dépenses reliés aux réparations. » [50] La Commission croit lintimée lorsquelle affirme que le problème de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort était le seul objet de ses démarches auprès de lorganisme.
06 10 18 Page : 14 [51] La preuve (RO-3) démontre quen date du 26 janvier 2004, lintimée avait déjà appris de lorganisme que le problème de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort ne relevait pas de la compétence de lorganisme. Elle a néanmoins réitéré ses demandes de renseignements à ce sujet. [52] La preuve démontre (RO-7) quen date du 30 mai 2004, lintimée savait, puisque le maire le lui avait déjà clairement confirmé (RO-5), que lorganisme navait pas assumé le coût des travaux exécutés pour corriger le problème de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort. Elle a néanmoins réitéré ses demandes de renseignements à ce sujet. [53] La preuve démontre (RO-9) que, malgré les explications reçues et mises en preuve (RO-2, RO-3, RO-5, RO-6, RO-7, RO-8, en liasse), lintimée a persisté en demandant, en date du 17 mars 2006, des renseignements concernant les coûts des derniers travaux exécutés pour corriger le problème de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort. [54] La preuve démontre que malgré la réponse très claire du responsable substitut datée du 30 mars 2006 (RO-10) à ce sujet, lintimée est revenue à la charge le 7 avril 2006 et le 6 juin 2006 comme si elle navait jamais obtenu de renseignements de la part de lorganisme concernant les travaux correctifs exécutés pour régler le problème de la descente de lentrée du garage du 7260 rue de Beaufort. [55] La preuve démontre que la demande daccès du 6 juin 2006 est manifestement abusive par son caractère répétitif. [56] POUR CE MOTIF, LA COMMISSION : [57] AUTORISE lorganisme à ne pas tenir compte de la demande daccès du 6 juin 2006. HÉLÈNE GRENIER Commissaire M e Hélène Simoneau Avocate de lorganisme
 Vous allez être redirigé vers la version la plus récente de la loi, qui peut ne pas être la version considérée au moment où le jugement a été rendu.