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COMMISSION DACCÈS À LINFORMATION DU QUÉBEC Dossier : 111530-S Nom de lorganisme : Ministère de la Sécurité publique (Sûreté du Québec) Date : 20 décembre 2017 Membre : M e Diane Poitras DÉCISION ENQUÊTE menée par la Commission daccès à linformation (la Commission) de sa propre initiative en vertu des articles 122.1 et 123 de la Loi sur laccès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels 1 . OBJET [1] La Commission daccès à linformation (la Commission) est saisie dune plainte portant sur la collecte de renseignements personnels dans le cadre du processus dembauche visant un poste-cadre au service de police de la Ville de Mascouche (la Ville), processus auquel le ministère de la Sécurité publique, plus précisément la Sûreté du Québec (lorganisme), a été appelé à participer. Le plaignant est candidat pour ce poste. [2] La plainte porte également sur le formulaire de consentement utilisé à cette occasion et sur la communication de renseignements personnels concernant le plaignant à la Sûreté du Québec. Un second dossier a été ouvert par la Commission au nom de la Ville au sujet de cette plainte puisquelle concerne deux organismes 2 . [3] Enfin, le plaignant questionne certaines pratiques de lorganisme relativement à lévaluation de sa candidature. 1 RLRQ, c. A-2.1, la Loi sur laccès. 2 Dossier 111531-S. La Commission rend également, ce jour, une décision portant sur les volets de la plainte concernant cet autre organisme
111530-S Page : 2 [4] Dans le présent dossier, la Commission doit répondre aux questions suivantes, à la lumière des faits révélés par lenquête et des observations écrites soumises par lorganisme : Est-ce que les communications de renseignements personnels par lorganisme à la Ville, faites dans le cadre du processus de préembauche du plaignant, sont conformes aux dispositions de la Loi sur laccès? Est-ce que le libellé du consentement à la communication de renseignements personnels contenu au formulaire « Autorisation denquête administrative préembauche » de lorganisme est conforme à la Loi sur laccès? Est-ce que les renseignements financiers au sujet du candidat, recueillis par le biais du questionnaire utilisé par lorganisme, sont nécessaires pour lexercice des attributions de ce dernier au sens de larticle 64 de Loi sur laccès? ENQUÊTE, AVIS DINTENTION ET OBSERVATIONS DE LORGANISME [5] Lenquête de la Commission a porté uniquement sur ces trois aspects de la plainte. En effet, le plaignant formule aussi certaines interrogations sur le rôle de lorganisme dans le cadre de lenquête administrative qui devait être réalisée dans le cadre du processus dembauche de la Ville. La plainte comprend également des interrogations au sujet de certains agissements ou de lattitude de certaines personnes lors du processus dembauche. [6] Compte tenu que le mandat de la Commission se limite à la protection des renseignements personnels, lenquête na porté que sur les éléments de la plainte qui mettent en cause les règles applicables à ce chapitre. Par exemple, il nappartient pas à la Commission de se prononcer sur lopportunité ou la légalité de la décision de la Ville de recourir aux services de lorganisme pour réaliser lenquête de réputation et de sécurité au sujet du plaignant. Lenquête de la Commission na porté, pour ce volet de la plainte, que sur les communications de renseignements personnels entre les deux organismes qui se sont faites à cette occasion. [7] À la suite de lenquête, la Commission a transmis à lorganisme un avis dintention précisant quelle pourrait lui ordonner de modifier son formulaire « Autorisation denquête administrative préembauche » afin de :
111530-S Page : 3 retirer les expressions trop générales qui se trouvent au second paragraphe et à la dernière puce du formulaire (tout renseignement quil « jugera utile » et « tout autre renseignement jugé pertinent »); prévoir une signature spécifique et unique pour le volet consentement à la communication des renseignements contenue dans le formulaire. [8] À la suite de cet avis, lorganisme a modifié son formulaire dautorisation et son questionnaire denquête administrative de sécurité destiné aux candidats policiers. À la demande de la Commission, il lui a transmis une copie du nouveau formulaire dautorisation, soulignant que le consentement du candidat se limite désormais à la période dévaluation de sa candidature. [9] Lorganisme a également transmis les pages 1 et 2 du nouveau questionnaire denquête administrative de sécurité quil utilise, soulignant à la Commission quil la modifié de manière à mieux informer le candidat de ses droits et des obligations de protection des renseignements personnels qui incombent à lorganisme. [10] Par la suite, la Commission a transmis un nouvel avis dintention à lorganisme concernant le formulaire de consentement et concernant la collecte du numéro dassurance sociale (NAS) du candidat et du numéro de permis de conduire de tiers par le biais du questionnaire denquête administrative de sécurité. [11] Lorganisme a modifié à nouveau son formulaire de consentement pour retirer le libellé trop général identifié par la Commission. [12] Il a également accepté de cesser de recueillir le numéro de permis de conduire de tiers et indiqué avoir retiré cet élément du questionnaire. [13] Toutefois, il considère que la collecte du NAS est nécessaire afin dobtenir le dossier de crédit complet, à jour et exact du candidat et présente ses observations à ce chapitre. ANALYSE [14] La Commission analyse successivement les trois questions sur lesquelles ont porté lenquête à la lumière des faits révélés par celle-ci et des observations faites par lorganisme et la Ville.
111530-S Page : 4 - Légalité de la communication des renseignements personnels concernant le plaignant entre la Ville et lorganisme afin quelle procède à une enquête administrative de sécurité [15] La Commission considère que les communications de renseignements personnels concernant le plaignant entre la Ville et lorganisme étaient autorisées par la Loi sur laccès. [16] En effet, lenquête de la Commission révèle que le directeur du Service de sécurité publique de la Ville a demandé à lorganisme de réaliser une enquête de réputation et de sécurité au sujet du plaignant 3 . Cette lettre précise que lassistance de la Sûreté du Québec est requise par la Ville pour assurer une objectivité totale à cette enquête. Le questionnaire « Renseignements internes » de la Ville, complété par le plaignant, accompagne cette lettre. [17] De plus, selon lenquête, sagissant dun poste de direction, il nécessite une préqualification à lutilisation de la banque de données du Centre de renseignements policiers du Québec, laquelle relève de la Sûreté du Québec et requiert son autorisation. [18] Puisque le plaignant na pas transmis toutes les informations demandées dans le questionnaire de lorganisme ni signé le formulaire de consentement qui laccompagnait, lenquête requise na pas été réalisée. [19] Tel quindiqué dans la décision rendue ce jour dans le dossier connexe concernant la Ville, le plaignant a autorisé les communications de renseignements entre la Ville et lorganisme en signant le formulaire « Renseignements internes Autorisation » de la Ville qui prévoit : Sur signature de ce document, jautorise le Service de la sécurité publique - Ville de Mascouche à utiliser aux fins denquête administrative les renseignements que jai fournis dans cette demande demploi et à les communiquer, au besoin, à toute personne ou organisme dont lassistance sera nécessaire pour les valider ou les compléter. (nos soulignements) [20] Compte tenu de cette autorisation, il ny a pas contravention à la Loi sur laccès : 53. Les renseignements personnels sont confidentiels sauf dans les cas suivants: 3 Lettre du 16 août 2010.
111530-S Page : 5 1° la personne concernée par ces renseignements consent à leur divulgation; si cette personne est mineure, le consentement peut également être donné par le titulaire de lautorité parentale; […] [21] Puisquaucune enquête na été réalisée par lorganisme, celui-ci na communiqué aucun autre renseignement que le refus du plaignant de remplir les formulaires, mettant fin au processus. [22] Cet aspect de la plainte nest donc pas fondé. - Conformité du libellé du consentement à la communication de renseignements personnels contenu au formulaire « Renseignements internes Autorisation » [23] Quant au consentement à la communication des renseignements personnels le concernant, le plaignant reproche à lorganisme quil soit libellé de manière trop large et imprécise. Il questionne également la renonciation à tout recours à laquelle il doit consentir sil accepte de signer le formulaire dautorisation à la communication de renseignements personnels. [24] Le formulaire « Autorisation denquête administrative préembauche » utilisé par lorganisme précise quil sapplique aux renseignements qui seront communiqués dans le cadre de lenquête administrative effectuée au sujet du candidat. Il précise également que le candidat signataire autorise toute personne à communiquer à lorganisme des renseignements personnels à son sujet visant à vérifier les informations quil fournit par le biais du « Questionnaire denquête administrative Service externe » et sur un nombre de sujets qui y sont énumérés (ex. : dossier scolaire, vérification du casier judiciaire, dossiers demplois). [25] Cette partie du formulaire de consentement permet à la personne concernée de connaître la portée du consentement quil sapprête à donner et la nature des informations qui pourraient être communiquées. [26] Toutefois, le second paragraphe de ce formulaire prévoyait que lorganisme pourrait recueillir tout renseignement quil « jugera utile ». De même, à la fin de lénumération de la liste de sujets susceptibles dêtre abordés au cours de lenquête administrative, il était indiqué au formulaire « tout autre renseignement jugé pertinent ». La nouvelle version du formulaire comportait, quant à elle, une mention autorisant la communication de « tout renseignement […] jugé nécessaire ».
111530-S Page : 6 [27] Ce sont ces libellés généraux que lorganisme a accepté de retirer à la suite des avis dintention de la Commission. En effet, un consentement à la communication de renseignements personnels doit notamment être donné par une personne capable dexercer sa volonté, être libre, éclairé et spécifique 4 . [28] Le consentement doit donc être suffisamment précis pour bien en circonscrire la portée et permettre à la personne qui le signe de porter un jugement éclairé sur ce qui lui est demandé. La personne concernée doit pouvoir comprendre quels renseignements seront recueillis ou communiqués auprès de tiers, qui sont ces tiers et à quelles fins spécifiques ces renseignements seront colligés, utilisés ou communiqués 5 . [29] En conséquence, des libellés généraux tels que « tout renseignement me concernant », « toute entreprise ou organisme qui détient des renseignements à mon sujet », « à procéder à toute enquête pertinente à ma candidature et à mon emploi » ou encore « tout renseignement jugé nécessaire » sont à éviter puisquils ne permettent généralement pas de circonscrire de manière suffisante la portée du consentement. La personne concernée ne peut donc donner un consentement éclairé et visant des fins spécifiques. [30] Par ailleurs, lorganisme a également accepté de modifier la partie du formulaire qui comprenait, sous une seule signature du candidat, un consentement à la communication des renseignements personnels et une renonciation à tout recours judiciaire contre toute personne ou institution qui fournit des renseignements personnels en rapport avec cette autorisation. Il ne comprend désormais quune autorisation à la communication de renseignements personnels. [31] Cette partie de la plainte est donc résolue. - Nécessité de la collecte des renseignements personnels de nature financière au sujet du candidat [32] En ce qui concerne la collecte de renseignements personnels, le plaignant indique que sa plainte ne vise pas les huit premières des onze sections du « Questionnaire denquête administrative service externe » utilisé 4 Bien que la Loi sur laccès ne prévoie pas de disposition similaire, larticle 14 de la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé (RLRQ, c. P-39.1) prévoit les conditions de validité du consentement en matière de communication de renseignements personnels applicables aux entreprises privées. Il est établi que les mêmes critères sappliquent dans le secteur public. 5 Voir notamment : Centre universitaire de santé McGill, C.A.I. 1008580, 31 mars 2017; Lépine Cloutier Ltée, C.A.I. 080943, 14 mars 2014; Pharmaprix Rainville, CAI 1003352, 13 août 2014.
111530-S Page : 7 par lorganisme. Il insiste surtout sur la nécessité pour ce dernier de colliger des informations financières aussi détaillées. Lenquête de la Commission na donc porté que sur la nécessité de recueillir ces derniers renseignements. [33] La section pertinente du questionnaire utilisé par lorganisme vise à recueillir des renseignements sur les institutions financières avec lesquelles le candidat fait affaires et ses numéros de compte, les cartes de crédit quil possède et leur solde, les emprunts contractés, la nature de difficultés financières (faillite ou autre) quil aurait rencontrées et son bilan financier. [34] La Commission conclut que la collecte de ces renseignements personnels de nature financière par lorganisme, dans le contexte propre à la présente plainte, est conforme aux dispositions de la Loi sur laccès. [35] En effet, larticle 64 de cette loi prévoit que nul ne peut, au nom dun organisme public, recueillir un renseignement personnel si cela nest pas nécessaire pour lexercice de ses attributions ou à la mise en œuvre dun programme dont il a la gestion. [36] Selon les décisions de la Commission 6 et de la Cour du Québec 7 , la nécessité de la collecte dun renseignement personnel sévalue à la lumière du test de proportionnalité entre lobjectif poursuivi par celle-ci et les conséquences pour le droit à la vie privée de lindividu concerné : [44] […] Un renseignement sera donc nécessaire non pas lorsquil pourra être jugé absolument indispensable, ou au contraire simplement utile. Il sera nécessaire lorsque chaque fin spécifique poursuivie par lorganisme, pour la réalisation dun objectif lié à ses attributions, sera légitime, importante, urgente et réelle, et lorsque latteinte au droit à la vie privée que pourra constituer la cueillette, la communication ou la conservation de chaque élément de renseignement sera proportionnelle à cette fin. Cette proportionnalité jouera en faveur de lorganisme lorsquil sera établi que lutilisation est rationnellement liée à lobjectif, que latteinte est minimisée et que la divulgation du renseignement requis est nettement plus utile à lorganisme que préjudiciable à la personne. Autrement, le droit à la vie privée et à la confidentialité des renseignements personnels devra prévaloir. (Nos soulignements) 6 Voir notamment : Pharmaprix Rainville, préc. note 5; Garderie Cœur denfants CAI 080272, 31 mars 2014; Bronzage Soleil Autour du Monde CAI 1007483, 24 novembre 2014. 7 Laval (Société de transport de la Ville de) c. X., [2003] C.A.I. 667 (C.Q.); Grenier c. Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, [2010] QCCQ 93; Synergie Hunt International inc. c. Tessier et Commission daccès à linformation, C.Q. 500-80-031677-157, 23 novembre 2017.
111530-S Page : 8 [37] À la lumière des informations au dossier, la Commission considère que lobjectif poursuivi par la collecte des renseignements financiers au sujet du plaignant visait à connaître létat général de ses finances afin de prendre une décision éclairée au sujet de sa candidature, notamment afin de vérifier sil se conformait aux exigences de la Loi sur la police 8 , particulièrement au critère de « bonnes mœurs ». [38] En effet, comme le souligne lorganisme, lenquête administrative de sécurité permet danalyser le critère de « bonnes mœurs », une condition minimale dembauche exigée par la Loi sur la police : 115. Les conditions minimales pour être embauché comme policier sont les suivantes: 1° être citoyen canadien; 2° être de bonnes mœurs; 3° ne pas avoir été reconnu coupable, en quelque lieu que ce soit, dun acte ou dune omission que le Code criminel (Lois révisées du Canada (1985), chapitre C-46) décrit comme une infraction, ni dune des infractions visées à larticle 183 de ce Code, créées par lune des lois qui y sont énumérées; 4° être diplômé de lÉcole nationale de police du Québec ou satisfaire aux normes déquivalence établies par règlement de lÉcole. […] [39] Lenquête administrative de sécurité porte sur lanalyse des comportements et des antécédents criminels, familiaux, scolaires, professionnels, financiers et sociaux du candidat de manière à évaluer si le profil de comportement satisfait aux exigences de « bonnes mœurs » en plus de déterminer sil répond aux exigences et aux compétences recherchées. [40] Ces renseignements permettent de sassurer que la situation financière du candidat ne le mette pas à risque étant donné quadvenant son embauche, il aura accès à de linformation pouvant intéresser le monde criminel. Aussi, dans ses observations, lorganisme précise que lobjectif de cette collecte de renseignements personnels de nature financière est dassurer la protection des intérêts légitimes de la Ville et du public en général : Le statut dagent-patrouilleur est classifié sous la cote de sécurité 3, qui correspond au type daccès qui est octroyé à cet emploi comme étant de niveau très sensible. Lenquête administrative de sécurité, effectuée par les enquêteurs du 8 RLRQ, c. P-13.1.
111530-S Page : 9 Service du recrutement policier, permet danalyser le critère de « bonnes mœurs » tel quexigé dans la Loi sur la police, article 115, 2 e paragraphe comme étant lune des conditions minimales dembauche à titre de policier, cest-à-dire que le candidat soit de « bonnes mœurs ». […] De plus, la Sûreté doit prendre les mesures nécessaires afin que ses policiers ne soient exposés ou ne présentent aucune forme de vulnérabilité financière face à des organisations criminelles. Les policiers doivent être intègres, à labri de toutes formes de tentations, de faveurs ou daveuglement volontaire […]. Les mesures denquêtes administratives de sécurité sont prises afin de sassurer que nos policiers ne deviennent des cibles attrayantes pour les organisations criminelles désirant obtenir quelques informations privilégiées que ce soit. [41] Cette collecte vise à sassurer que le candidat à un poste cadre policier ne soit pas exposé ou ne présente aucune forme de vulnérabilité financière face à des organisations criminelles compte tenu de la nature de ses fonctions. En effet, il est susceptible, plus que les employés dautres corps demploi, dêtre en contact avec des groupes ou des individus criminalisés qui risquent de vouloir exercer du chantage ou de trouver un élément de vulnérabilité à exploiter. Il est utile de rappeler que le poste de direction pour lequel postulait le plaignant nécessitait également une préqualification à lutilisation de la banque de données du Centre de renseignements policiers du Québec. [42] Ainsi, lobjectif visé par la collecte des renseignements personnels de nature financière faisant lobjet de la plainte est donc légitime, important et réel. [43] Quant à latteinte à la vie privée que constitue cette collecte, en lespèce, la Commission considère quelle est proportionnelle à lobjectif poursuivi. En effet, la collecte de renseignements par le biais du questionnaire est directement et rationnellement liée à cet objectif. Il est difficile denvisager comment cette évaluation pourrait être réalisée sans ces renseignements. [44] De plus, latteinte au droit à la vie privée du candidat est minimisée en ce que seuls les renseignements permettant de dresser un portrait de sa situation financière afin de sassurer quil nest pas dans une situation de vulnérabilité sont recueillis. En effet, lorganisme recueille des renseignements au sujet des institutions financières avec lesquelles le candidat fait affaires et ses numéros de compte, sur les cartes de crédit quil possède et leur solde, sur les emprunts quil a contractés, sil a eu des difficultés financières (faillite ou autre) dans le passé et son bilan financier.
111530-S Page : 10 [45] Ces renseignements servent dans le cadre de lenquête de bonnes mœurs, une exigence de la Loi sur la police. Les circonstances particulières dans lesquelles évolue un policier, aspirant, par ailleurs, à un poste-cadre, de même que les exigences de sécurité liées à ce poste, justifient la collecte des renseignements financiers contenus au questionnaire. [46] Dans ce contexte et compte tenu de la nature particulière du travail dun cadre policier, ces renseignements sont plus utiles à lorganisme que préjudiciables au candidat. [47] Ainsi, la nécessité de la collecte des renseignements de nature financière recueillis par le biais du questionnaire utilisé par lorganisme au moment de la plainte est démontrée 9 . [48] La plainte nest donc pas fondée sur cet aspect. - NAS du candidat et obtention du dossier de crédit [49] Lorganisme considère que la collecte du NAS du candidat est nécessaire, au stade de lenquête administrative de sécurité, afin de sassurer dobtenir le bon dossier de crédit et surtout, le dossier complet du candidat détenu par un agent de renseignements personnels. Il considère que la marge derreur inhérente à la recherche dun dossier de crédit sans le NAS nest pas acceptable dans le contexte dune enquête visant à évaluer les bonnes mœurs dun candidat à titre de policier. [50] Tel quindiqué dans lavis dintention de la Commission, lenquête effectuée dans le présent dossier na pas porté sur la collecte du NAS ni du dossier de crédit du candidat puisque ces éléments ne faisaient pas partie de la plainte. [51] Malgré les observations soumises par lorganisme à ce sujet, la Commission ne dispose pas de lensemble des faits pertinents pour décider de cette question dans le cadre du présent dossier. Par exemple, lorganisme réfère à des pratiques des agents de renseignements personnels dans ses observations et la Commission ne dispose daucun élément factuel à ce sujet à lissue de lenquête réalisée puisquelle na pas porté sur ces éléments. [52] En conséquence, la Commission ne se prononce pas, dans le cadre de la présente décision, sur la légalité de la collecte systématique du NAS des 9 La décision dans le dossier 111531, concernant la Ville, évalue la nécessité de la collecte des renseignements financiers par cette dernière.
111530-S Page : 11 candidats policiers et de leur dossier de crédit. La Direction de la surveillance de la Commission évaluera la pertinence de faire enquête sur cette pratique. POUR CES MOTIFS, LA COMMISSION : [53] DÉCLARE la plainte partiellement fondée, mais résolue. [54] PREND ACTE de lengagement de lorganisme : De retirer du formulaire « Autorisation denquête administrative de sécurité », le libellé général « tout renseignement […] jugé nécessaire » contenu à lavant-dernière puce; De cesser de recueillir le numéro de permis de conduire de tiers dans le cadre de lenquête de bonnes mœurs dun candidat, notamment par le biais du « Questionnaire denquête administrative de sécurité dun candidat policier ». « Original signé » Diane Poitras Juge administrative
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